PROFIL AXE SUR CCE
CANADA
CONTENU
Nous encourageons les pays à donner leur avis sur les profils pour nous aider à les garder exacts et à jour. Veuillez contacter le Rapport GEM (education.profiles(at)unesco.org) ou le projet MECCE (mecce.info(at)usask.ca) pour donner votre avis. Les profils de pays sont également disponibles sur le site Web du Rapport GEM Profiles Enhancing Education Reviews (PEER) à l’adresse education-profiles.org.
Ce profil a été revu par des experts nationaux.
CONTEXTE
I) Contexte lié au changement climatique
Le Canada compte 10 provinces et 3 territoires, regroupés au sein d’un régime de gouvernement fédéral. L’obligation constitutionnelle du Canada de protéger l’environnement relève de la compétence des provinces. Chaque province ou territoire développe ses propres mesures de communication et d’éducation au changement climatique. Les provinces et les territoires sont également chargés de mettre en œuvre la politique climatique et d’atteindre les objectifs nationaux. L’éducation est également du ressort des provinces. Ce profil de pays présente la démarche du Canada pour généraliser la communication et l’éducation au changement climatique au niveau national et donne des exemples d’initiatives prises à l’échelle de l’État dans la mesure où celles-ci sont pertinentes et mentionnées par le Canada dans ses communications officielles. Les Contributions déterminées au niveau national actualisées du Canada (2021) donnent un aperçu détaillé des mesures climatiques prises par les provinces dans son annexe 2.
Le Canada a la population la plus faible parmi les États du Groupe des Sept – environ 37 millions d’habitants – et pourtant, ses émissions par habitant sont parmi les plus élevées au monde. Selon l’Atlas mondial du carbone, le Canada a émis 14 t de CO2 par personne en 2020. La 7e Communication nationale précise que cela est dû à la situation géographique du Canada, dans la moitié nord de l’hémisphère nord, avec des hivers longs et froids, et à une masse continentale importante associée à une population réduite, ce qui entraîne une utilisation accrue de l’énergie et des transports. Le transport est le deuxième secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre, dépassé uniquement par l’énergie.
Toujours selon la 7e Communication nationale, le Canada est très touché par le changement climatique. Les régions du nord, notamment, connaissent des changements accélérés. Le réchauffement entraîne des sécheresses, des feux de forêt, des inondations et des orages violents de plus en plus fréquents.
Le Canada a adhéré à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en tant que pays relevant de l’Annexe I. A l’origine, le Canada avait signé le Protocole de Kyoto mais il s’en est retiré en 2011 et n’a donc pas ratifié l’Amendement de Doha. Le pays a signé et ratifié l’Accord de Paris en 2016.
En 2019, la Chambre des communes du Canada a déclaré une urgence climatique, appuyée par les déclarations d’urgence climatique émises par 644 villes et provinces à ce jour. En 2019, les chefs réunis en lors l’Assemblée des Premières Nations ont déclaré une urgence climatique au sein des Premières Nations.
Les peuples autochtones du Canada – les Premières Nations, les Métis et les Inuits – sont un des groupes de population dont la croissance est la plus rapide dans le pays et sont également parmi les plus exposés au changement climatique. Le Canada souhaite inscrire les savoirs autochtones dans ses politiques de lutte contre le changement climatique. Le gouvernement du Canada a établi un Partenariat spécial avec les peuples autochtones sur le climat et appuie le rôle pionnier des peuples autochtones en matière de climat. Les Contributions déterminées au niveau national actualisées (2021) comprennent, à l’annexe 3, un résumé détaillé de l’action climatique des peuples autochtones. Ce résumé décrit l’approche climatique des Premières Nations afin d’expliquer le rôle essentiel que celles-ci occupent dans les discussions sur le climat.
Le Canada tient particulièrement à ce que les questions de genre soient prises en compte dans les débats sur le climat. Dans sa7e Communication nationale (2017), le Canada rapporte qu’il organise fréquemment des discussions à la CCNUCC pour y intégrer la question du genre. Il a été un pays déterminant dans l’élaboration du Plan d’action pour l’égalité des sexes (2019) de la CCNUCC.
II) Administrations publiques concernées
Changement climatique
Le Conseil canadien des ministres de l’environnement regroupe les ministres chargés de l’environnement dans chacune des provinces. Le Conseil travaille à l’élaboration de normes pancanadiennes relatives aux enjeux liés au changement climatique, par exemple le plastique à usage unique ou les émissions.
Environnement et Changement climatique Canada est la principale institution gouvernementale chargée des questions de changement climatique ; il s’agit également du point focal de l’Action pour l’autonomisation climatique (ACE) de la CCNUCC. Le ministre de l’Environnement est chargé des politiques nationales et internationales en matière de changement climatique au sein du gouvernement canadien. Environnement et Changement climatique Canada travaille de concert avec les ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux pour lutter contre le changement climatique.
Le Conseil des jeunes sur l’environnement et les changements climatiques est un organisme externe composé de bénévoles qui agit comme conseil auprès du ministre de l’Environnement et du changement climatique et d’Environnement et Changement climatique Canada. Il permet de mobilise les jeunes face au changement climatique en leur donnant une voix dans le mécanisme de prise de décision du gouvernement.
Le Groupe consultatif pour la carboneutralité, établi en 2021 par le Ministère fédéral de l’environnement et du changement climatique, est un groupe d’experts indépendants issus de toutes les régions du Canada. Ils produisent des rapports et conseillent le gouvernement sur la façon d’atteindre l’objectif canadien de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Le Centre pour un gouvernement vert au sein du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada appuie l’action du gouvernement du Canada visant à atteindre un niveau d’émission nette zéro et à réduire les impacts environnementaux de ses activités. Le Centre travaille à la mise en œuvre de la Stratégie pour un gouvernement vert (2020) dans les administrations publiques du Canada.
Le Centre canadien des services climatiques aide les gouvernements nationaux, provinciaux et territoriaux du Canada dans la prise de décision pour les mesures d’adaptation au changement climatique. Ce centre est également un pôle de ressources, fournissant des données et des informations sur le changement climatique. Il est secondé par des centres locaux comme le programme CLIMAtlantic, qui fournit des données climatiques aux provinces de l’Atlantique.
Le Groupe d’experts sur les résultats de l’adaptation et de la résilience aux changements climatiques a été fondé en 2017 pour appuyer le processus décisionnel du Canada en matière de changement climatique. Le Panel, composé d’experts indépendants, donne des conseils et aide notamment à assurer la communication sur le changement climatique au Canada. L’un des principaux axes du rapport publié par le groupe (2018) est le suivant : « Traduire l’information scientifique et les connaissances autochtones en actions concrètes » (p. 49).
Ressources naturelles Canada apporte sa contribution aux stratégies et aux débats fédéraux sur le changement climatique. Cette agence gouvernementale s’occupe des campagnes de communication et se consacre principalement aux ressources naturelles et au développement durable au Canada. Elle permet également de renforcer la participation du public en instaurant des espaces de dialogue et en développant des supports pédagogiques consacrés aux ressources naturelles, notamment au changement climatique.
L’Office de l’efficacité énergétique fait partie de Ressources naturelles Canada. L’Office gère les actions de réduction de la consommation d’énergie et les plans d’économie d’énergie. Il s’agit des nombreuses ressources de communication et d’éducation destinées aux particuliers et aux entreprises. L’Office délivre également des certificats et des formations pour assurer une meilleure utilisation de l’énergie.
Transports Canada encadre l’infrastructure des transports canadiens et participe à la réduction des émissions dans les systèmes de transport. Cette agence a établi des lignes directrices pour faire face au changement climatique et au problème de la qualité de l’air; celles-ci comprennent notamment la communication sur le changement climatique et des formations ciblées afin d’adopter une conduite plus écologique et d’utiliser davantage les transports en commun lorsqu’ils sont disponibles.
Infrastructure Canada est un autre acteur clé du gouvernement canadien sur les questions de changement climatique. Il a pour mission de soutenir l’industrie du bâtiment et de promouvoir les bâtiments verts et durables.
La Direction de la communication du ministère des Pêches et Océans du Canada diffuse régulièrement des informations sur les impacts du changement climatique sur les mers et les océans.
Santé Canada est une administration publique importante qui assure des actions de communication et d’éducation sur les questions climatiques. Elle diffuse des informations et propose des outils pédagogiques sur les conséquences du changement climatique et de la pollution sur la santé. Elle est également chargée de la santé de l’environnement et du milieu du travail.
Education et communication
Au Canada, l’éducation relève de la compétence exclusive des provinces et des territoires. Ceux-ci échangent des informations et traitent de questions d’intérêt commun par l’intermédiaire du Conseil des ministres de l’Éducation, Canada (CMEC). Le CMEC est un regroupement intergouvernemental qui réunit les ministres chargés de l’éducation et de l’enseignement supérieur des 13 provinces et territoires. Le Conseil coordonne le travail effectué dans tout le Canada au niveau de l’éducation de la petite enfance, de l’élémentaire, du secondaire et de l’enseignement supérieur, ainsi que de l’apprentissage des adultes, et dispose d’une unité consacrée à l’éducation des Autochtones.
Innovation, Science et Développement économique Canada est essentiel au développement économique du Canada. Parmi ses attributions, on compte le financement de la recherche sur le changement climatique et la diffusion de ressources sur l’importance de la science. Cette administration publique joue également un rôle essentiel dans la conclusion d’accords commerciaux internationaux et dans l’élaboration de plans de développement à long terme. Elle met à disposition du public des ressources pour lutter contre le changement climatique et protéger l’environnement.
Le Service aux Autochtones Canada s’occupe du développement et de la protection des ressources naturelles et de l’environnement dans les communautés des Premières Nations. Dans ce cadre, elle met en œuvre le Programme sur le changement climatique et l’adaptation du secteur de la santé, qui vise à développer les connaissances et à fournir du matériel de communication aux peuples autochtones du Canada.
Le Comité mixte sur l’action climatique a été établi en 2016 et réunit des représentants des Premières Nations et du gouvernement du Canada, afin de renforcer la participation des Premières Nations à la prise de décision en matière d’action climatique.
Le ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada travaille sur le changement climatique dans les communautés autochtones et nordiques. Il s’agit notamment d’interventions sur le thème de la santé, des coûts de l’énergie, du froid, de l’éloignement et de l’inaccessibilité. Plusieurs programmes sont conçus spécifiquement pour ces communautés en raison de leur vulnérabilité accrue face au changement climatique.
Femmes et égalité des genres Canada œuvre en faveur de l’égalité des genres au Canada, notamment par le biais d’initiatives portant sur le changement climatique, comme, par exemple, la vidéo Le changement climatique touche-t-il tout le monde de la même façon ?.
Les provinces et les territoires disposent de diverses structures chargées de la communication et de l’éducation au changement climatique. Par exemple, le Secrétariat de l’action climatique de la Colombie-Britannique décrit en détail les initiatives de la province en matière de communication et d’éducation au changement climatique. Le Bureau de l’environnement – changement climatique de la Nouvelle-Écosse diffuse des informations sur le changement climatique en Nouvelle-Écosse. Le Secrétariat du changement climatique du Nunavut met à disposition du public des informations et des ressources pour le Nunavut. Le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec propose des informations sur le changement climatique pour les écoles sur le Coin de Rafale, une plateforme éducative de ressources à la disposition des enseignants. La plupart des autres provinces et territoires communiquent des informations sur le changement climatique mais ne disposent pas de service spécifique de communication et d’éducation au changement climatique à ce jour.
III) Lois, politiques et plans concernés
Changement climatique
La Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) constitue la législation de référence sur laquelle reposent les politiques canadiennes relatives au changement climatique. La plupart des dispositions réglementaires dans ce domaine sont prises dans le cadre de cette loi au niveau fédéral. L’éducation et la communication ne figurent pas expressément dans la loi.
En 2008, le Canada a adopté la Loi fédérale sur le développement durable. Celle-ci définit la structure de gouvernance pour le développement durable au Canada et constitue le fondement d’autres textes législatifs et réglementaires. Le changement climatique n’est pas mentionné expressément, pas plus que la communication et l’éducation en matière de changement climatique. La loi définit les principes d’accès à l’information et de participation du public qui sont pertinents pour la prise de décision en matière d’environnement.
La Loi sur l’évaluation d’impact (2019) évalue les incidences (environnementales) des grands projets et des projets réalisés sur des terres fédérales ou en dehors du Canada. Elle reconnaît la compétence partagée des autorités administratives autochtones en matière d’environnement.
La Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité (2021) établit un cadre juridique pour que le Canada atteigne la carboneutralité d’ici 2050. Aux termes de cette loi, les meilleures données scientifiques disponibles (article 8a) et les connaissances autochtones (article 8c), doivent être prises en compte pour fixer les objectifs en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
Le Cadre stratégique fédéral sur l’adaptation aux changements climatiques (2011) encadre la stratégie du Canada en matière de changements climatiques. Il met en place une structure destinée à assurer l’adaptation au changement climatique. Ni la communication ni l’éducation au changement climatique ne sont mentionnées dans le Cadre en question. Une nouvelle Stratégie nationale d’adaptation sera adoptée fin 2022. Un site internet de consultation pour la nouvelle stratégie a été créé afin de susciter une plus grande mobilisation du public.
Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques (2016) contient la stratégie du Canada en matière de changements climatiques, conçue de manière collaborative par l’ensemble des provinces et des territoires. Il prévoit cinquante mesures permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada. La communication et l’éducation au changement climatique ne sont mentionnées que de façon marginale, dans le contexte de l’éducation des consommateurs et de l’éducation sanitaire. Parallèlement à ce cadre fédéral, il existe plusieurs programmes provinciaux et territoriaux pour la réduction des émissions. Un résumé de ces plans figure à la fin de cette partie.
La Stratégie de sécurité civile pour le Canada : Vers un 2030 marqué par la résilience est la troisième stratégie de gestion des urgences. Elle comporte des réponses aux changements climatiques et établit les priorités fédérales, provinciales et territoriales qui permettront de renforcer la résilience du Canada d’ici 2030.
En 2020, le Canada a publié le Plan climatique renforcé du Canada – Un environnement sain et une économie saine. Celui-ci est axé sur l’emploi et les facteurs liés à la santé et met l’accent sur la formation en matière de changement climatique. L’un des objectifs du Plan est l’élaboration d’une Stratégie nationale d’adaptation d’ici fin 2022.
La Stratégie fédérale de développement durable (2019-2022) et sa mise à jour de 2021 sont les outils canadiens permettant la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU et la définition de cibles et d’indicateurs pour le pays. La version 2019 – 2022 de la stratégie correspond à sa deuxième édition. Elle comporte 13 objectifs et aspirations pour le Canada ainsi qu’un chapitre sur les mesures efficaces en matière de changement climatique. La communication et l’éducation au changement climatique sont indirectement visées par les actions et initiatives exemplaires préconisées dans le cadre de la Stratégie.
La version préliminaire de la nouvelle Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026), publiée par le ministère de l’Environnement et du Changement climatique, est résolument axée sur le changement climatique. Son chapitre 13 est consacré à l’action en faveur du climat. La Stratégie comprend des indicateurs permettant de mesurer les progrès du Canada dans la réalisation des ODD ; indicateurs portant notamment sur la communication et l’éducation au changement climatique.
Le Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada a été lancé en 2022. Il donne un aperçu détaillé de la façon dont le Canada compte réduire les émissions et de l’impact à prévoir sur l’économie. Le Plan s’attache à mobiliser les établissements d’enseignement dans la réduction des émissions et il est conçu pour renforcer la communication et l’éducation au changement climatique.
Le Rapport sur le climat changeant du Canada (2019), élaboré par Environnement et Changement climatique Canada, et son rapport de complément, intitulé Rapport sur le climat changeant du Canada à la lumière de la plus récente évaluation scientifique mondiale (2022), font le point sur le climat au Canada et formulent des recommandations à l’intention du gouvernement sur les modes d’action permettant de s’adapter au changement climatique et de le limiter. Aucun de ces deux rapports ne traite de l’éducation au changement climatique et ils ne font que marginalement référence à la communication sur ce point. Néanmoins, ils sont fréquemment cités comme sources d’information pour la communication et l’éducation au changement climatique et sont considérés comme des documents de référence.
La Stratégie nationale inuite sur les changements climatiques (2019) a été conçue par l’Inuit Tapiriit Kanatami, organisme national représentant les 65 000 Inuits du Canada. Sa priorité numéro 1 est de « Promouvoir l’utilisation des capacités et des connaissances inuites dans les prises de décisions climatiques. » (p. 7). Sa priorité numéro 2 consiste à « Améliorer les résultats de la santé et du mieux-être des Inuits et de l’environnement par des politiques et des initiatives intégrées sur la santé, l’éducation et le climat. ». (p. 7).
La Stratégie pour un gouvernement vert : Une directive du gouvernement du Canada (2020) comporte quatre domaines d’intervention clés : faire évoluer sa mobilité et ses parcs automobiles vers des véhicules à émission zéro, créer des lieux de travail et des bâtiments zéro carbone, mettre en place des services et des modes de fonctionnement adaptés au changement climatique, et faire en sorte que l’approvisionnement en biens et services atteigne également la carboneutralité.
La mise à jour des Contributions déterminées au niveau national du Canada (2021) fournit de plus amples informations sur l’action climatique des Premières Nations. La nation métisse, de concert avec les Inuits et les Premières Nations, défend le principe de la participation des peuples autochtones au processus décisionnel canadien. En 2020, la Nation métisse a défini des priorités en matière de changement climatique afin de renforcer le leadership des Métis en matière de climat au Canada, précisant notamment les domaines d’action suivants : « Renforcer les capacités ; recueillir les connaissances traditionnelles des Métis, mener des recherches et compiler des données pour orienter les politiques métisses ; possibilités d’éducation et de formation en matière de changement climatique; Intendance environnementale et solutions fondées sur la nature » (p. 42).
La 7e Communication nationale (2017) souligne que neuf provinces et territoires (Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Colombie-Britannique, Saskatchewan, Ontario, Québec, Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador) ont élaboré des plans et des stratégies d’adaptation aux changements climatiques. L’annexe 4 de la Communication nationale donne un aperçu détaillé de nombreuses politiques et mesures adoptées dans les provinces et territoires en question. Certaines de ces politiques mentionnent la communication et l’éducation au changement climatique. Le Rapport définitif (s.d.) du Groupe de travail sur l’adaptation et la résilience climatique résume les activités de chaque province et territoire (p. 39).
La mise à jour des Contributions déterminées au niveau national (2021) donne un autre aperçu de leurs plans et stratégies. Il s’agit notamment du plan CleanBC de la Colombie-Britannique (2018), de Résilience des Prairies : Une stratégie de la Saskatchewan d’adaptation aux changements climatiques (2017), du Plan vert et climatique du Manitoba (2017), du Plan environnemental conçu en Ontario (2018), du Plan pour une économie verte du Québec (2020), de La transition vers une économie à faibles émissions de carbone du Nouveau-Brunswick (2016), de la Loi sur les objectifs de développement durable de la Nouvelle-Écosse (2019), de la Loi sur le leadership climatique de l’Île-du-Prince-Édouard (2018), du plan The Way Forward on Climate Change (La voie à suivre pour les changements climatiques) de Terre-Neuve-et-Labrador(2019), le plan Notre avenir propre : La stratégie du Yukon sur les changements climatiques, l’énergie et l’économie verte (2020) et le Cadre stratégique sur le changement climatique des TNO pour 2030 des Territoires du Nord-Ouest. Le Nunavut et l’Alberta n’avaient pas de plan de lutte contre les changements climatiques lors de la rédaction de ce profil.
Education et communication
La Constitution canadienne prévoit que la compétence en matière d’éducation revient aux provinces et aux territoires, ce qui signifie qu’il existe 13 systèmes éducatifs différents au Canada. De ce fait, le Canada n’a pas de cadre national pour les programmes scolaires ni de plan sectoriel pour l’éducation au niveau national. En 2008, les ministres chargés de l’éducation au Canada ont publié l’Éducation au Canada – Horizon 2020, une déclaration conjointe non-contraignante qui énonce les principes généraux de l’éducation au Canada. Elle ne fait pas mention du changement climatique, mais évoque le développement durable.
En 1999, la Table de concertation sur la sensibilisation du public dans le cadre du Processus de mise en œuvre national en matière de changements climatiques a présenté Comment sensibiliser les Canadiens aux changements : climatiques une stratégie de sensibilisation du public, en réponse au Protocole de Kyoto. Cette Stratégie avait pour but de développer une méthode de communication et d’éducation au changement climatique sur le long terme. Elle a trois objectifs :
- permettre aux Canadiens de mieux connaître et comprendre les changements climatiques, leurs répercussions, et les enjeux environnementaux, économiques et sociaux connexes;
- reconnaître que les changements climatiques sont une question prioritaire et susciter l’appui des Canadiens aux changements politiques à opérer et aux mesures à adopter dans le cadre de la Stratégie nationale de mise en œuvre en matière de changements climatiques;
- encourager et motiver les Canadiens à agir personnellement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.”
– Comment sensibiliser les Canadiens aux changements : climatiques une stratégie de sensibilisation du public, 1999, p. 1
Il s’agit du seul document fédéral publié sur le site des publications du gouvernement du Canada qui associe les termes changement climatique, communication et éducation. Ce document est désormais caduc, car le Canada a quitté le protocole de Kyoto en 2011.
Un autre document, plus ancien, est le Cadre en matière d’éducation relative à l’environnement et à l’avenir viable au Canada (2002), l’une des contributions du Canada au Sommet mondial sur le développement durable. Le document contient plusieurs références au changement climatique et souligne que les Canadiens sont préoccupés par l’état du climat. Le Cadre présente également des aperçus de projets en cours au Canada lors de sa publication.
Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada a publié Une éducation qui favorise la viabilité (s.d.), qui fait le point sur l’éducation au développement durable au Canada. Dans ce texte, la définition de la viabilité comprend le changement climatique. Lors de la rédaction de ce profil, il était difficile de savoir si le programme en question était effectivement en usage.
Le Cadre pancanadien pour les compétences globales selon la perspective du système a été élaboré en 2016 par le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada. Il comprend six compétences générales qui peuvent être mises à profit dans un éventail de situations ; elles sont notamment liées au développement durable et à la citoyenneté mondiale.
Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) est un rapport de synthèse publié par Environnement et Changement climatique Canada qui souligne la nécessité de faire progresser les connaissances et le savoir sur le changement climatique au Canada. Le rapport met l’accent sur la nécessité d’inclure les savoirs autochtones dans la recherche scientifique sur le climat et donne des directives pour intégrer le changement climatique au développement durable. La version préliminaire de Science du climat 2050 : Plan canadien sur les sciences et le savoir sur les changements climatiques fondé sur le rapport en question était en phase de consultation publique lors de la rédaction de ce profil et sera publié à la fin de l’année 2022.
Le rapport Canada, Climate Change and Education (Canada, changements climatiques et éducation) publié par Ellen Field de l’Université Lakehead et L’éducation au service de la Terre en 2019, a été financé par le gouvernement canadien et présente des données sur les perceptions des Canadiens en matière de changement climatique. Lors de la rédaction de ce profil, un nouveau sondage était en cours d’élaboration pour les années les plus récentes. Le rapport est régulièrement cité dans les politiques et textes officiels.
Le Sustainability and Education Policy Network (Réseau des politiques de durabilité et d’éducation) a publié plusieurs rapports sur l’éducation au changement climatique au Canada. Responding to Climate Change: A Primer for K-12 Education (Réagir aux changements climatiques : Une introduction de la maternelle au secondaire ; 2020) porte sur l’enseignement primaire et secondaire et Climate Change and the Canadian Higher Education System (Le changement climatique et le système d’enseignement supérieur canadien ; 2017) porte sur l’enseignement supérieur.
Les lettres de mandat publiées en décembre 2021 par les ministères du gouvernement fédéral détaillent les plans du gouvernement pour les années à venir. Les lettres adressées au ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, au ministre de l’Environnement et du Changement climatique et au ministre des Ressources naturelles prévoient notamment l’élaboration d’une stratégie relative aux données climatiques afin d’y offrir un meilleur accès.
IV) Terminologie utilisée pour la communication et l’éducation au changement climatique
Au Canada, la communication et l’éducation au changement climatique sont souvent étroitement liées à « l’éducation environnementale ». Les termes « éducation au développement durable » et « éducation à la viabilité » sont également en usage. Un autre terme couramment usité est celui de « science du climat », généralement associé à des mots tels que recherche, savoir, action climatique et partage de données. Les termes « transition juste » sont de plus en plus utilisés, notamment dans le cadre de la Stratégie de réduction des émissions du Canada.
Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques(2020)souligne que la science et le savoir sont indispensables pour « mieux comprendre l’étendue des besoins en matière de science et de connaissances du changement climatique et guider les entités qui produisent, détiennent, et financent le savoir scientifique et les connaissances dans leurs efforts de collaboration et d’interdisciplinarité, nécessaires pour éclairer les mesures de lutte contre les changements climatiques. » (p. 1). Ce rapport établit un lien entre le changement climatique et le développement durable.
“Globalement, l’action contre les changements climatiques et le développement durable sont étroitement liés : l’action sur l’un peut contribuer à faire progresser la réalisation de l’autre, et de même, l’inaction sur l’un peut compromettre la réalisation de l’autre. Il existe une forte concordance entre les priorités de la recherche sur les changements climatiques et les ODD. Situer la recherche sur les changements climatiques dans le contexte socio-économique plus large du développement durable peut faire avancer les deux objectifs et contribuer à l’intégration de la science et du savoir sur les changements climatiques.”
– Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques, 2020, p. 8
L’Éducation au Canada – Horizon 2020 définit des domaines d’activités spécifiques liés à « l’éducation au développement durable », notamment « sensibiliser la population étudiante aux questions environnementales et l’inciter à s’engager activement en faveur d’un développement durable. (2008, p. 2).
La partie consacrée à l’éducation de la version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable de 2022 à 2026 met en avant les connaissances environnementales et le partage des données pour favoriser l’accès à l’information relative à la biodiversité, aux écosystèmes, à la qualité de l’air, à la conservation de la nature, à l’action en matière de changements climatiques et à l’adaptation aux changements climatiques.
Le Canada met fortement l’accent sur les Solutions fondées sur la nature pour l’adaptation au climat, ce qui comprend les gens qui vivent et interagissent avec les territoires. En termes de communication et d’éducation au changement climatique, cela concerne par exemple les excursions dans la nature et les autres initiatives qui rapprochent les gens de la nature.
La Stratégie nationale inuite sur les changements climatiques (2019) met l’accent sur une approche de l’action climatique axée sur les droits en précisant notamment que « les Inuits sont des détenteurs de droits et toute mesure climatique devrait adopter une approche fondée sur les droits qui repose sur des partenariats auprès de représentants inuits et gouvernementaux. » L’enseignement des connaissances terrestres en fait partie. La stratégie vise trois résultats liés à l’action climatique en termes d’apprentissage :
“Les Inuits jouent un rôle significatif aux tables de prise de décisions sur les changements climatiques
Des initiatives d’enseignement en inuktut culturellement appropriées liées au transfert des connaissances inuites terrestres et largement disponibles à long terme dans l’ensemble de l’Inuit Nunangat, et à l’échelle internationale, de l’Inuit Nunaat aux Inuits dans d’autres pays circumpolaires.
Les meilleures connaissances possibles, tant autochtones que scientifiques, sont accessibles et utilisées dans les prises de décisions climatiques dans l’ensemble de l’Inuit Nunangat et de l’Inuit Nunaat.”
– Stratégie nationale inuite sur les changements climatiques, 2019, p. 21
V) Budget alloué à la communication et à l’éducation au changement climatique
Selon la Banque mondiale, le Canada a consacré 5,3 % de son produit intérieur brut à l’éducation en 2011. Cependant, il est difficile de savoir quelle part de ces dépenses a été consacrée à la communication et à l’éducation au changement climatique.
Le Budget canadien de 2021 indique que, depuis 2015, le Canada :
“a investi environ 60 milliards de dollars canadiens [US$46 milliards] dans l’action pour le climat et la croissance propre. En 2020, nous avons annoncé un investissement supplémentaire de 15 milliards de dollars canadiens [US$11.5 milliards] pour le plan climatique renforcé du Canada, ainsi que près de 15 milliards [US$15 milliards] pour le transport en commun en février 2021. Le Canada a également un prix de la pollution par le carbone fort et croissant, accélérant la prise de nouvelles mesures pour lutter contre les changements climatiques et transformant notre économie. Faisant fond sur les investissements récents, le budget de 2021 propose d’investir 17,6 milliards de dollars canadiens [US$13.5 milliards] pour une relance verte afin de créer des emplois, de bâtir une économie propre et de lutter et de protéger contre les changements climatiques.”
– Budget canadien de 2021, p. 159-160
Le budget 2022 met en avant le fait que le Canada a investi plus de 76,7 milliards de dollars américains (100 milliards de dollars canadiens) depuis 2015 dans l’action climatique. Il ne mentionne pas de financement direct dédiés à la communication et à l’éducation au changement climatique.
Le gouvernement du Canada détaille de nombreuses possibilités de financement liées au changement climatique sur son site internet. Le Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat en fait partie ; il s’agit d’un dispositif conçu pour accroître la capacité d’action des Canadiens en matière de changement climatique. Il dispose d’un budget de 158,6 millions de dollars US (206 millions de dollars canadiens) sur 5 ans et il est axé principalement sur la sensibilisation des jeunes au climat, le soutien aux groupes de réflexion et aux instituts de recherche, et les avancées de la science et de la technologie du climat.
Depuis 2018, le Fonds d’action pour le climat a attribué des sommes allant jusqu’à 2,20 millions de dollars US (3 millions de dollars canadiens) par an pour soutenir des idées innovantes. L’objectif du programme était de sensibiliser aux changements climatiques et de renforcer les capacités afin de multiplier les actions en faveur du climat qui contribuent aux plans du Canada en faveur d’une croissance propre et de la maîtrise des changements climatiques.(le Cadre pancanadien sur la croissance propre (2016) et Changement climatique, un environnement sain et une économie saine (2020). Le Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat a trois grandes priorités :accroître la sensibilisation des jeunes aux questions climatiques et l’action communautaire pour le climat ; soutenir la recherche sur le climat au sein des groupes de réflexion et dans les établissements d’enseignement canadiens, etl’avancement des sciences et des technologies climatiques. En 2018-19 et 2019-20, le Fonds d’action pour le climat a financé 44 projets d’action climatique. En septembre 2020, le Fonds d’action et de sensibilisation pour le climat a été créé grâce aux contributions du Fonds d’action pour le climat, ainsi qu’à un investissement important du Fonds pour dommages à l’environnement. Le Fonds d’action pour le climat a financé 20 autres projets pour un montant de US$ 4,4 millions ( 6 millions de dollars canadiens). Au 31 mars 2022, tous les projets soutenus par le Fonds d’action pour le climat étaient arrivés à terme.
En 2019, le gouvernement canadien a annoncé un investissement de US$3,23 millions (4,4 millions de dollars canadiens) dans l’action climatique et la sensibilisation des jeunes Canadiens (projet Youth Climate Action Now – YouCAN – de la Clean Foundation). Un élément essentiel de ce projet consiste à offrir une formation professionnelle à 2 000 éducateurs et à leur fournir les outils nécessaires pour soutenir les jeunes dans leurs initiatives de lutte contre les changements climatiques. Ce projet réunira des partenaires des quatre provinces de l’Atlantique afin de concevoir et de réaliser des projets de sensibilisation et de lutte contre les changements climatiques de grande qualité et adaptés à la région, projets qui sont destinés aux jeunes de la maternelle à la fin du lycée, aux étudiants et aux éducateurs du Canada atlantique.
Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) indique que le Canada souffre d’un déficit de connaissances sur le financement du climat qui doit être corrigé.
La version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026) a pour objectif de « mettre en œuvre l’engagement du Canada en matière de financement climatique de 5,3 milliards de dollars [US$ 4 milliards], dont au moins 40% pour l’adaptation aux changements climatiques et au moins 20% pour les projets misant sur des solutions climatiques axées sur la nature ou produisant des avantages connexes pour la biodiversité » (p. 202). Ce financement fait partie de l’aide internationale du Canada.
La 7e Communication nationale indique que le Canada a investi US$0,9 milliard (1,2 milliards de dollars canadiens) pour offrir près de 500 000 nouvelles possibilités de formation et de travail aux Canadiens et US$173 millions (225 millions de dollars canadiens) dans le programme Compétences futures. Ces initiatives portent notamment sur le changement climatique, mais pas exclusivement. La communication met en avant le fait que le Canada s’est engagé à financer des initiatives de communication et d’éducation au changement climatique dans les pays en développement.
EDUCATION ET FORMATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE PAYS
I) Le changement climatique dans l’enseignement préscolaire, primaire et secondaire
L’Éducation au Canada – Horizon 2020 (2008) – publié par le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada – ne mentionne pas le changement climatique mais souligne le lien entre l’éducation et « une société ouverte, égalitaire et progressiste » (p.1). L’éducation au développement durable est l’un des domaines d’activité spécifique identifié au sein du texte.
Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada a publié en 2016 un Cadre pancanadien pour les compétences globales non normatif. La citoyenneté mondiale et la durabilité sont l’une des six compétences décrites dans ce Cadre. Il n’est pas fait expressément mention du changement climatique dans le texte.
Le rapport Canada, changements climatiques et éducation, publié par Ellen Field de l’Université Lakehead et L’éducation au service de la Terre en (2019) a été financé par le gouvernement canadien et présente des données sur les perceptions des Canadiens en matière de changement climatique, en mettant notamment l’accent sur la façon dont les gens pensent que le système éducatif devrait s’adapter au changement climatique. Il en ressort que lors de la réalisation de cette étude, l’éducation au changement climatique dans les salles de classe canadiennes était limitée. « Seulement ⅓ des enseignants en échantillon fermé et 59 % des éducateurs en échantillon ouvert disent enseigner les changements climatiques. Pour les enseignants qui intègrent les changements climatiques à leurs leçons, la majorité des élèves obtiennent de 1 à 10 heures d’instruction par année ou semestre.(p. 8)L’étude a mis en évidence la nécessité d’améliorer et de renforcer l’éducation au changement climatique au Canada. L’éducation au changement climatique était la moins développée dans les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan, selon le sondage. Une autre étude (2019) a utilisé six catégories du GIEC pour analyser les programmes d’enseignement des sciences dans le secondaire et a constaté que les objectifs d’apprentissage ont tendance à se concentrer sur les mécanismes physiques du climat, la hausse des températures observée et les causes anthropiques du réchauffement et n’accordent que peu ou pas d’importance au consensus scientifique, aux impacts climatiques ou aux actions entreprises. Une analyse nationale des programmes scolaires (2022, sous presse) révèle une prise en compte inégale des sujets, thèmes et modules relatifs au changement climatique dans les programmes scolaires de la 5e à la terminale, la plupart de ces sujets étant abordés dans les cours facultatifs du secondaire supérieur, en particulier dans le domaine des sciences naturelles. Un deuxième niveau d’analyse à l’aide d’un outil de classement indique une faible mobilisation des enseignants à l’égard des contenus relatifs au changement climatique.
Un environnement sain et une économie saine – le Plan climatique renforcé du Canada (2020) prévoit un financement destiné aux écoles pour réduire les émissions provenant des bâtiments scolaires. Le plan ne contient pas d’autres informations à ce sujet, si ce n’est que les écoles sont des infrastructures importantes qui doivent être prises en compte dans la stratégie de carboneutralité du Canada.
L’éducation au changement climatique est organisée différemment dans chaque province et territoire. Le Secrétariat de l’action climatique de Colombie-Britannique donne un aperçu de la place accordée au changement climatique dans le système d’éducation formel en Colombie-Britannique. Le changement climatique fait partie du programme scolaire de la province, principalement dans les cours de sciences naturelles de première et de terminale, et il est prévu de l’intégrer davantage à l’avenir. Le programme scolaire révisé de la Colombie-Britannique adopte une approche par compétences et s’organise autour de grandes idées. Le changement climatique peut être rattaché à beaucoup de grandes idées, dès lors qu’un enseignant dispose des connaissances professionnelles nécessaires pour établir ces liens. Un projet collaboratif, intitulé Infusing Climate Education into the BC curriculum (Intégrer l’éducation climatique dans le programme scolaire de la Colombie-Britannique), vise à combler cette lacune en développant un cadre et un système de formation professionnelle pour les enseignants sur une période couverte par une subvention de trois ans. Le Yukon applique l’ancienne version du programme scolaire de Colombie-Britannique. L’Alberta a publié des ressources sur l’éducation environnementale qui comprennent un kit d’éducation au changement climatique pour les élèves du CM1 à la 6e. La Saskatchewan fournit des ressources et des informations sur le changement climatique sur sa page de références pour les programmes scolaires. L’éducation au développement durable est intégrée au programme d’études de la maternelle à la terminale au Manitoba. Un Document d’appui pour les enseignants de la 5e à la 12e année sur les changements climatiques offre un appui aux enseignants du Manitoba pour les aider à sensibiliser leurs élèves au changement climatique. Le programme d’études du Québec accorde également une place importante à l’éducation au développement durable. Le Manitoba propose de nombreux cours liés aux industries vertes dans les cours facultatifs du secondaire qui comportent explicitement des notions liées au changement climatique. Le ministère de l’Éducation de l’Ontario met principalement l’accent sur l’éducation environnementale, en fournissant des ressources pour son intégration dans le programme scolaire.
La province fournit un cadre destiné aux conseils scolaires et aux écoles pour mettre en place un apprentissage, des politiques et des pratiques environnementales dans un contexte communautaire. Le programme scolaire récemment révisé de l’Ontario pour les matières scientifiques et technologiques (2022) et le nouveau programme de sciences de troisième (2022) comportent des possibilités actualisées pour les élèves d’acquérir des connaissances fondamentales sur les environnements sains et sur le fait que les interactions entre les humains et l’environnement ont des répercussions. L’apprentissage obligatoire comprend également l’impact des sources d’énergie non renouvelables et renouvelables, l’utilisation responsable de l’énergie électrique, et la manière dont le changement climatique a contribué à la fonte des glaces et des calottes polaires ainsi que les effets que cela a sur les écosystèmes aquatiques au niveau local et mondial. Par exemple, en troisième, les élèves acquièrent les compétences et les connaissances nécessaires pour comprendre les causes et les possibilités de solutions innovantes et de stratégies d’atténuation liées au changement climatique et à d’autres problèmes environnementaux.
L’organisation non gouvernementale L’éducation au service de la Terre a publié, avec le soutien du gouvernement de l’Ontario, la brochure :Ressources sur le changement climatique pour les enseignants (2019). La brochure énumère un large éventail de ressources, provenant principalement de la base de données de ressources de L’éducation au service de la Terre, Ressources pour repenser, que les enseignants peuvent utiliser pour sensibiliser les élèves au changement climatique. Les ressources sont principalement destinées aux élèves de la cinquième à la terminale. Le Québec a publié le Plan d’accompagnement-conseil du réseau scolaire en matière de développement durable 2021-2022 , l’un des rares guides pédagogiques que nous ayons trouvé lors de notre recherche. Le Québec intègre « la lutte contre les changements climatiques » dans sa définition de l’éducation au développement durable. Le Québec a lancé un appel à projets spécifiquement destiné aux jeunes et portant sur les changements climatiques dans le cadre du Plan d’action jeunesse 2021-2024. Les changements climatiques figurent dans les programmes scolaires de la primaire et de la petite enfance (2006) ainsi que dans le programme d’études de sciences et de technologie dans le secondaire; le programme Monde contemporain, suivi en première et terminale, aborde les notions dee développement durable et d’environnement. La Nouvelle-Écosse a publié Taking on Climate Change: A Teaching Companion in Nova Scotia (Affronter le changement climatique : un support pédagogique pour l’enseignement en Nouvelle-Écosse ; 2013). Il s’agit d’un manuel sur les changements climatiques destiné aux enseignants (sujet abordé principalement en seconde). Il y est question de l’anxiété et des émotions liées au changement climatique. La Nouvelle-Écosse a récemment révisé son programme d’enseignement scientifique de la maternelle à la terminale et y a intégré des éléments de contenu sur le changement climatique. Le Plan d’action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick (2016) mentionne la nécessité de renforcer l’éducation au changement climatique. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick soutient également le Plan d’éducation aux changements climatiques du projet Gaia (2019). Aucune information spécifique au changement climatique dans le cadre de l’éducation formelle n’a été mise au jour dans les autres provinces et territoires.
Selon la 7e Communication nationale (2017) « Le sujet des changements climatiques est intégré aux programmes scolaires élémentaires et secondaires au Canada et il existe de nombreuses organisations non gouvernementales pour aider les éducateurs à accéder à diverses ressources et à harmoniser les activités didactiques avec le programme visé. » (p. 13). La communication indique que le changement climatique est enseigné dans de nombreuses matières, mais qu’il fait généralement partie des programmes de sciences et de géographie. Les élèves commencent généralement à se familiariser avec le changement climatique en CM1. L’apprentissage de la justice et de l’action climatiques sont des dimensions essentielles : « L’étude des changements climatiques est abordée de façon de plus en plus approfondie à partir de la quatrième année, et leur nature plus complexe ainsi que leurs conséquences mondiales et les facteurs anthropiques déterminants sont enseignés de la dixième à la douzième année. » (p .294).
II) Le changement climatique dans le cadre de la formation des enseignants et des ressources pédagogiques
Le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) a publié Ressources en sciences pour le personnel enseignant (2013), une référence que les enseignants et les spécialistes des différentes matières peuvent utiliser pour orienter l’enseignement des sciences. Il s’agit d’un complément au Programme pancanadien d’évaluation (PPCE) 2013 – Rapport de l’évaluation pancanadienne en mathématiques, en lecture et en sciences. Dans le volet Sciences de la Terre du PPCE 2013, la compréhension du climat dans un contexte mondial en lien avec la science, la technologie et la société et la description des impacts environnementaux liés aux ressources en eau et aux questions climatiques, ont été évaluées.
Le rapport du Conseil des ministres de l’Éducation du Canada intitulé Une éducation qui favorise la viabilité (s.d.), donne un aperçu général de la formation préalable et en cours d’emploi des enseignants sur l’éducation pour un avenir viable au Canada. Le rapport indique qu’en 1999 « la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (FEEO), ainsi que la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants (FCEE) ont adopté une résolution sur l’éducation au développement durable. La politique (3.9) stipule que les enseignants doivent intégrer la perspective de la viabilité dans les processus d’enseignement/apprentissage » (p. 40). Nos recherches dans le cadre de ce profil n’ont pas permis de trouver d’autres informations relatives à cette résolution.
En 2021, la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants a appelé à davantage d’éducation au changement climatique dans les écoles canadiennes. Selon un article de blog sur le site internet de l’organisme : « À la demande de ses organisations membres et associées, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCEE) a pris de nombreux engagements dans le dossier des changements climatiques. En tant qu’éducateurs et éducatrices, nous reconnaissons l’importance d’enseigner aux élèves de la maternelle à la 12e année les conséquences négatives des changements climatiques et la meilleure façon de les atténuer ». L’un des objectifs de la Fédération est d’intégrer le changement climatique dans tous les programmes d’études au Canada, mais nous n’avons trouvé aucun exemple concret d’engagement en matière de changement climatique sur le site internet.
La formation initiale des enseignants a lieu principalement dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur. Par exemple, l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario a publié le Sustainability & Climate Action Plan (Plan d’action pour le climat et le développement durable ; 2021) afin d’inclure les changements climatiques dans ses programmes d’études. L’Institut mène également des recherches sur la formation initiale et continue des enseignants, en accordant une attention particulière au développement durable et au changement climatique. L’Université Lakehead propose un cours à option sur l’éducation au changement climatique dans ses programmes de Master en éducation et de Bachelor en éducation, et délivre un cours obligatoire d’éducation environnementale dans le cadre de son programme de Bachelor en éducation. On trouve une autre formation initiale pour les enseignants dans le Master en enseignement de l’éducation autochtone inspirée par la terre de l’Université de la Saskatchewan, qui aborde notamment l’éducation inspirée par la terre et le changement climatique. Ce programme de diplôme fait partie du programme Educational Foundations (Fondements de l’éducation), qui est axé sur des sujets tels que l’éducation au changement climatique et l’éducation écologique, environnementale, l’éducation ancrée dans le territoire et inspirée par la terre. L’Université du Québec à Montréal propose un programme court de deuxième cycle en éducation relative à l’environnement. Des chercheurs en éducation climatique et en éducation à l’environnement participent également à deux grands projets menés par l’Université du Québec à Montréal et l’Université du Québec en Outaouais : le premier est conçu pour développer des parcours de formation pratique en éducation au changement climatique aux niveaux primaire et secondaire, tandis que le second vise à intégrer des contenus liés à l’éducation au développement durable dans divers programmes de formation initiale des enseignants au Québec. Ces nouveaux projets sont financés par le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec pour les années à venir.
Sur son site internet, Environnement et Ressources naturelles Canada offre des ressources aux éducateurs pour enrichir le matériel pédagogique. Les ressources disponibles vont de l’enseignement pré-primaire à l’enseignement supérieur et offrent des possibilités d’apprentissage uniques pour les élèves, des plans de cours et des stratégies applicables à l’école dans son ensemble sous la forme d’EcoEcoles Canada. Le site internet propose des pistes pour mobiliser les jeunes, notamment par le biais de l’organisation non gouvernementale Youth Climate Labs (Ateliers climat jeunesse) et présente des sources de financement telles que le Fonds d’action pour le climat. D’autres initiatives sont mises en avant sur le site internet, notamment :
- Eddie the Puppet Road Tours (Tournées d’Eddie la marionnette), un programme itinérant d’éducation pré-primaire. Un chat-marionnette sensibilise les enfants à la protection de l’environnement, notamment au changement climatique. Ce programme est organisé par l’organisation non gouvernementale Clean Foundation.
- GreenLearning, un site internet de référence géré par l’organisation non gouvernementale du même nom, met l’accent sur l’énergie, le changement climatique et l’économie verte pour tous les niveaux scolaires. Les enseignants peuvent y sélectionner des plans de cours et des pistes pédagogiques.
- L’application d’EcoHéros pour gérer l’éco-anxiété permet aux élèves du primaire de s’informer sur le changement climatique tout en gérant l’éco-anxiété.
- Le Climate Action Kit (kit d’action climatique), proposé par InkSmith, associé technologie et action climatique. Il permet aux élèves de construire différents types d’outils technologiques pour préserver le climat. InkSmith a mis en place plusieurs autres projets axés sur le changement climatique et la technologie, tels que les webinaires Coding for Climate (Coder pour le climat) ainsi que des programmes d’études et des plans de cours.
- Eco Canada propose une orientation professionnelle sur les métiers liés à la protection de l’environnement et au changement climatique. Cette structure propose une collection de livres électroniques, de guides, de webinaires, de vidéos courtes et de brochures pour les élèves du secondaire.
- Be the Change – Earth Alliance (Soyez le changement – Alliance pour la terre) offre un programme intitulé Student Leadership for Change (Le leadership étudiant au service du changement). Le programme propose des plans de cours visant à modifier le comportement des élèves. Be the Change – Earth Alliance mène une série d’autres projets axés sur le changement climatique, comme les Youth Climate Ambassador Workshops (Ateliers des jeunes ambassadeurs du climat), conjointement avec le Climate Hub de l’Université de Colombie-Britannique (Carrefour de sensibilisation sur le climat).
La 7e Communication nationale du Canada (2017) souligne qu’il existe plusieurs ressources pédagogiques et portails pour les enseignants gérés par différentes organisations. Elle précise que la plupart de ces organisations se concentrent sur l’éducation environnementale, mais ne fournit pas d’autres détails.
III) Le changement climatique dans l’enseignement supérieur
Les établissements d’enseignement supérieur sont des moteurs essentiels de communication et d’éducation au changement climatique au Canada. Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques (2016), Un environnement sain et une économie saine (2020) et Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques soulignent tous le caractère essentiel de la mobilisation des universitaires dans l’action pour le climat.
Le gouvernement du Canada a pour objectif de faire le lien entre les données issues de la recherche dans tous les secteurs, y compris pour le changement climatique. La Feuille de route pour la science ouverte (2020) est conçue pour rendre la science fédérale accessible à tous. Dans la Stratégie fédérale de développement durable (2022–2026), la Feuille de route est présentée comme un outil essentiel au service du développement durable.
La version préliminaire de la nouvelle Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026) a pour objet d’augmenter le nombre d’étudiants qui suivent une formation aux carrières scientifiques, technologiques, d’ingénierie et de mathématiques en rendant l’enseignement supérieur plus accessible. L’enseignement supérieur est considéré comme un élément clé de la réalisation de la Stratégie.
Dialogues pour un Canada vert est une initiative parrainée par la Chaire UNESCO-McGill Dialogues pour un avenir durable et l’Institut Trottier pour la science et les politiques publiques. Publié en 2015, Agir sur les changements climatiques : les solutions d’universitaires canadiens et canadiennes est un document qui présente des recommandations approuvées par 321 universitaires canadiens visant à assurer la transition vers une société à faible émission de carbone.
Le Fonds Nouvelles frontières en recherche, établi en 2018, fait partie des programmes fédéraux de financement de la recherche scientifique au Canada. La recherche sur le changement climatique est l’un des sujets les mieux financés. Le Conseil de recherches en sciences humaines apporte également un appui à la communication et à l’éducation au changement climatique, notamment à travers des initiatives telles que le Projet de suivi et d’évaluation de la communication et de l’éducation au climat Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada financent également divers projets liés au changement climatique.
Le rapport Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) préconise de recourir davantage au leadership et à la participation des communautés autochtones en matière de science et de connaissance du climat. Pour ce faire, le rapport conseille de « soutenir les chercheurs autochtones en tant que chercheurs principaux, de former les membres de la communauté à entreprendre eux-mêmes des recherches, d’offrir des possibilités d’emploi, de contribuer aux infrastructures de recherche de la communauté et de soutenir les besoins et les priorités de la communauté en matière de recherche. » (p10)
Un nombre croissant d’universités et d’établissements d’enseignement supérieur au Canada proposent des programmes liés au changement climatique. Par exemple, l’Université du Yukon propose un Climate Change Policy Post-Degree Certificate (certificat post-diplôme en politique du changement climatique) en ligne sur un an, axé sur la science du climat, l’adaptation et l’atténuation, les visions du monde autochtones, ainsi que la communication et l’éducation. L’Institut de l’environnement de l’Université d’Ottawa accueille le Réseau de recherche sur l’économie et la politique environnementale, financé par Environnement et Changement climatique Canada. Les sujets liés aux changements climatiques font partie intégrante du Réseau de recherche sur la politique. L’Université de Winnipeg accueille le Centre climatique des Prairies du Manitoba, qui se consacre à la communication des résultats de la recherche sur le changement climatique auprès du grand public et encourage ce dernier à participer activement à la prise de décision en matière de changement climatique. L’Université des Premières Nations du Canada propose des programmes permettant d’étudier le savoir et la science autochtones; programmes qui asssocient l’enseignement par les aînés et la science tirée des livres. L’environnement et sa protection sont au cœur de ces programmes. L’Institut de recherche du Nunavut a publié le Glossary of Inuktitut Terminology of Climate Change (Glossaire de la terminologie inuktitut du changement climatique ;2019). L’Université Laval propose un microprogramme sur le changement climatique. L’Université de Sherbrooke offre un programme de maîtrise en gestion de l’environnement et changement climatique ; et le changement climatique est l’un des six thèmes fédérateurs de l’université. L’Université Lakehead propose un Master en éducation avec une spécialisation « Education for change: Environmental and Sustainability Education » (L’éducation au service du changement : une formation à l’environnement et au développement durable) qui porte sur la théorie, la recherche et les applications pratiques dans l’analyse des politiques culturelles et écologiques du développement durable et la promotion de relations mutuellement enrichissantes entre les humains et le monde naturel. Il intègre des perspectives telles que la pédagogie face au changement climatique, l’écopédagogie, l’éducation liée à la justice environnementale, l’éducation alimentaire, l’éducation à visage humain, l’éducation en plein air et l’éducation fondée sur le territoire. L’Université du Québec à Montréal (UQAM) offre un programme court de deuxième cycle en éducation relative à l’environnement qui vise le développement de compétences en matière d’éducation et de formation relatives à l’environnement dans les milieux d’intervention formels et non formels .
En 2007, Collèges et Instituts Canada a établi un Protocole pancanadien sur le développement durable. Ce texte ne mentionne pas le changement climatique, mais il encourage ses signataires à apporter leur contribution à la construction d’un avenir durable en intégrant des pratiques de développement durable dans leurs institutions.
Universités Canada a créé une série de blogs pour les recteurs d’université de tout le Canada afin qu’ils puissent partager leurs réflexions et montrer ce que leurs établissements font pour atteindre les Objectifs de développement durable. Plusieurs recteurs ont mis en avant des sujets liés au changement climatique, soulignant l’engagement de leurs institutions et démontrant à quel point l’enseignement supérieur est fondamental pour faire face au changement climatique. Universités Canada a également élaboré une trousse à outils pour aider ses membres à atteindre les Objectifs de développement durable, notamment en termes de changement climatique.
La Fédération des Cégeps du Québec a également mis en œuvre le Plan d’écologisation du réseau des Cégeps 2022-2024, conçu pour accompagner et guider l’ensemble des établissements dans l’intégration des objectifs de développement durable adoptés par les Nations Unies. Ce plan soutient, par exemple, l’introduction du développement durable dans les pratiques et les programmes de formation collégiale partout au Québec. Les cégeps sont des établissements d’enseignement collégial financés par l’État au Québec qui dispensent un enseignement technique, universitaire et professionnel.
Selon la 7e Communication nationale (2017), « La plupart des universités canadiennes offrent des programmes en environnement et plusieurs offrent des cours en recherche et en science du climat. Le milieu universitaire et les chercheurs gouvernementaux ont également fait équipe dans la recherche sur les changements climatiques. » (p.13)Si le changement climatique était considéré comme un sujet relevant des sciences naturelles auparavant, la communication souligne qu’un nombre croissant d’instituts de recherche abordent désormais le changement climatique par le biais des sciences sociales. La communication mentionne que le gouvernement du Canada s’associe à des scientifiques et à des chercheurs universitaires dans le cadre de la recherche sur le climat :Ces partenariats et réseaux optimisent l’expertise et les ressources afin d’accroître l’efficacité de la recherche sur le climat au Canada, et contribuent à la formation et à bâtir l’expérience de la prochaine génération de scientifiques et de chercheurs canadiens. » (p.294)
IV) Le changement climatique dans la formation et l’éducation des adultes
La formation et le renforcement des capacités font partie des principales stratégies du Canada pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050. L’importance de la formation dans ce cadre est mis en avant dans les textes publiés par le gouvernement tels que Un environnement sain et une économie saine (2020), le Plan de réduction des émissions pour 2030, la version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022 – 2026) et d’autres textes de politique fédérale.
Un environnement sain et une économie saine (2020) porte sur la formation de Canadiens permettant d’acquérir les compétences nécessaires pour occuper des emplois à bilan carbone neutre. La plan précise les modalités de l’Allocation canadienne pour la formation, qui offre US$ 3800 [5 000 dollars canadiens] à chaque Canadien pour « acquérir de nouvelles compétences et saisir les opportunités d’une économie à croissance propre. » (p. 50). La Prestation de soutien à la formation de l’assurance-emploi fournit aux travailleurs jusqu’à quatre semaines d’assurance-emplois lors d’un congé pour fins de formation, certaines de ces formations étant liées au changement climatique. Ces offres de formation permettent aux Canadiens d’acquérir de nouvelles compétences dans le domaine de l’action climatique. Le plan préconise également de renforcer les capacités du Canada en termes d’amélioration de la production dans le pays afin d’éviter les importations.
La version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022 -2026), est nettement orientée sur la formation des femmes, des populations autochtones, des groupes marginalisés et des fonctionnaires. Elle est conçue pour inciter un plus grand nombre de jeunes Canadiens à suivre une formation professionnelle ou à faire carrière dans les secteurs de l’environnement et pour appuyer le développement des compétences des jeunes dans les secteurs de l’environnement par le biais de programmes de formation, grâce à la Stratégie emploi et compétences jeunesse. La Stratégie de développement durable met également l’accent sur l’inclusion des femmes dans le secteur des technologies propres :« D’ici 2026, augmenter le nombre de femmes employées dans le secteur des technologies propres par rapport à la valeur de référence de 86694 en 2019 (ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie) »( p. 57). L’élimination des obstacles contribue à atteindre cet indicateur en facilitant l’accès aux offres de formation, comme le programme de stages Horizons Sciences pour les jeunes et la campagne internationale Parité d’ici 30 visant à renforcer la participation des femmes dans la transition vers une énergie propre. La Stratégie de développement durable vise à réduire les inégalités en apportant « soutien financier ainsi que des services de conseil aux entreprises, de mentorat et de formation aux entrepreneurs noirs et autochtones », y compris dans le secteur de l’environnement (p. 105).
Des emplois et des formations écologiques sont offerts aux peuples autochtones et aux habitants du Nord par le biais d’initiatives telles que le Programme de formation pour les compétences et l’emploi destiné aux Autochtones. Les organismes de formation subventionnés par Emploi et Développement social Canada aident les communautés à bénéficier de formations, notamment sur le changement climatique.
Le rapport Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) décrit la façon dont les aînés des Premières Nations développent des offres de formation pour les jeunes, permettant ainsi le transfert de connaissances intergénérationnel. Certains de ces projets sont financés par le ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada. Par exemple, le Programme de surveillance du climat des Premières Nations Dena Tha’a été financé de 2019 à 2020 afin de permettre le transfert des connaissances des générations plus âgées aux plus jeunes.
Les Lettres de mandat destinées aux ministères du Gouvernement fédéral du Canada (2021) mettent fortement l’accent sur l’offre de formations permettant au Canada de parvenir à la carboneutralité. Par exemple, le développement à venir d’un Centre de formation pour les emplois propres pour offrir plus d’options de formation aux travailleurs canadiens; une tâche dévolue à la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes en situation de handicap.
Le Plan de réduction des émissions pour 2030 (2022) prévoit de « confier à tous les cadres du gouvernement du Canada la responsabilité de suivre une formation sur les changements climatiques et la carboneutralité ». Il prévoit également « dans les budgets actuels et la prestation de services par des fournisseurs une nouvelle formation obligatoire à l’intention d’environ 7000 cadres fédéraux. […] La formation devrait reposer explicitement sur les meilleures données scientifiques, le savoir autochtone, les rapports et les projections qui font autorité, ainsi que sur les valeurs et les principes décrits dans le rapport du GCPC, Trajectoires vers la carboneutralité : Observations initiales. » (p. 184)
Le programme Inuit Field Training Program (Formation inuite de terrain) initié par Environnement et Changement climatique Canada enseigne aux jeunes Inuits les compétences et les techniques leur permettant de travailler dans des camps de recherche dans le Nord. La formation est conçue pour les aider à accéder à de meilleures opportunités d’emploi et renforcer la capacité des Inuits à contribuer à la recherche scientifique sur le changement climatique dans l’Arctique. Le savoir traditionnel inuit est enseigné par des aînés.
Le programme canadien Énergie propre pour les collectivités rurales et éloignées contribue au renforcement des capacités, à la formation, au développement des compétences et à la diffusion des connaissances pour mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles et recourir à des alternatives plus respectueuses des conditions climatiques dans les communautés autochtones, rurales et éloignées. Le Canada y investira US$232 millions (300 millions de dollars canadiens) jusqu’en 2027.
Les Ateliers de gestion de l’énergie « Le gros bon $ens » , organisés par l’Institut canadien de formation en énergie et développés par Ressources naturelles Canada, sont des ateliers destinés aux représentants de structures industrielles, commerciales et institutionnelles sur les économies d’énergie. Depuis 1997, plus de 30 000 personnes ont pris part à ces ateliers. Des programmes similaires sont proposés par les initiatives de formation de l’Office de l’efficacité énergétique pour le secteur des transports. L’Office de l’efficacité énergétique propose également des formations pour les agents et les cadres chargés des marchés publics fédéraux.
Pour tirer parti de ses ressources scientifiques, Environnement et Changement climatique Canada a développé un programme pilote, en français et en anglais, qui aide les scientifiques, les chercheurs et les spécialistes à mieux communiquer sur les sujets scientifiques et à employer des techniques de storytelling et de présentation pour sensibiliser et mobiliser davantage de Canadiens en faveur de l’action pour le climat et l’environnement. Une fois formés, ces experts sont mis en relation avec le public canadien par le biais d’un réseau d’écoles, de musées, de pôles scientifiques ainsi que d’organisations non gouvernementales.
La 7e Communication nationale du Canada (2017) précise que des offres de formation liées au changement climatique sont disponibles dans différents secteurs dans les provinces et territoires. Par exemple le Plan d’action sur les changements climatiques du gouvernement du Québec comprend des activités de formation pour les professionnels de santé, les municipalités, l’industrie du tourisme et les organisations communautaires. Au Yukon, le gouvernement territorial s’est associé à la Northern Climate ExChange du Collège du Yukon pour financer le Climate Change Information and Mainstreaming Program (Programme d’information et de vulgarisation sur les changements climatiques), qui propose des cours sur les changements climatiques et un soutien technique aux ministères » (p. 297). La communication met également en avant une formation sur l’adaptation aux changements climatiques à l’intention des responsables politiques du Nunavut. Elle évoque également les programmes de renforcement des capacités auxquels le Canada apporte son soutien dans les pays en développement.
COMMUNICATION SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE PAYS
I) Changement climatique et sensibilisation du public
Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques (2016) est décrit dans les divers textes gouvernementaux comme un élément central de la sensibilisation au changement climatique au Canada. Ce cadre fait état de la nécessité de sensibiliser aux risques liés au changement climatique dans les secteurs de la santé et de l’agriculture. Cela comprend notamment la nécessité de s’organiser en vue des changements climatiques et de préparer les Canadiens à faire face aux menaces potentielles qui en découlent.
Le rapport Science du climat 2050: : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) indique que la publication de plusieurs rapports et bilans climatiques fédéraux, dans le cadre du processus Le Canada dans un climat en changement, a favorisé une prise de conscience générale des changements climatiques au Canada. Science du climat 2050 précise aussi que des rapports plus spécialisés doivent être produits pour atteindre différents types de public.
La Stratégie de sécurité civile pour le Canada : Vers un 2030 marqué par la résilience (2017) fait partie de la future stratégie nationale d’adaptation aux changements climatiques, qui prévoit des rôles pour Sécurité publique Canada et d’autres ministères fédéraux comme Ressources naturelles Canada et Environnement et Changement climatique Canada. La stratégie est résolument orientée vers une sensibilisation et une préparation accrues des Canadiens.
Bien qu’il ne soit pas spécifiquement axé sur le changement climatique, le projet de Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026) vise à sensibiliser le public et à le préparer aux catastrophes naturelles. Cela comprend notamment l’accès aux informations nécessaires pour aider les Canadiens à faire face au changement climatique.
En 2021 la Semaine de la culture scientifique, organisée par Environnement et Changement climatique Canada, avait pour thème le changement climatique. Semaine de la culture scientifique est un événement annuel qui encourage les Canadiens à se documenter sur des sujets scientifiques. Au cours de cette semaine ils ont accès à des musées, des cinémas, des universités et d’autres organisations en rapport avec le thème de l’année. L’activité Scientists-at-Large (les chercheurs face au public) qui s’est déroulée à cette occasion a permis de mettre les scientifiques en contact avec le public, offrant un aperçu en direct des aspects scientifiques du changement climatique. Des chercheurs spécialisés dans le changement climatique ont également répondu aux questions lors d’événements ouverts au public.
En 2021, le gouvernement du Canada a investi US$4,33 millions (5,9 millions de dollars canadiens) provenant d’amendes environnementales dans un projet de sensibilisation et d’action sur le changement climatique, Parlons Sciences, conçu pour inciter les jeunes à agir pour le climat.
Environnement et Changement climatique Canada gère un site internet très complet sous le nom de Participation aux actions pour le climat qui propose des initiatives pour différents groupes d’acteurs concernés. Il présente un résumé des différentes actions que les Canadiens peuvent entreprendre pour participer activement à l’action climatique. L’une de ses composantes est un site interactif, Climat Jeunes, qui propose des jeux et des quiz permettant aux enfants d’explorer les sujets liés au changement climatique d’une manière adaptée à leurs besoins. Ils peuvent y trouver des informations sur les économies d’énergie, le plastique et les océans, ainsi que sur ce qu’ils peuvent faire pour lutter contre le changement climatique.
Le gouvernement canadien mène fréquemment des campagnes de sensibilisation du public pour informer tous les Canadiens. On peut citer notamment le Sommet national des jeunes sur le changement climatique (2016) et le Sommet national des jeunes sur la croissance propre et le changement climatique (2018). De nombreux jeunes se sont réunis pour parler du changement climatique et sont allés à la rencontre de responsables politiques canadiens pour leur faire part de leurs préoccupations et de leurs idées. #ActionClimatJeunesse est un mot-clic créé à l’occasion de ces sommets afin de mobiliser davantage de jeunes. La 7e Communication nationale indique que« Plus de 100 jeunes de la région d’Ottawa-Gatineau ont assisté au Sommet, de nombreux autres ont participé à la conversation en ligne, et le nombre de Canadiens rejoints sur les réseaux sociaux grâce au mot-clic #ActionClimatJeunesse va bien au-delà de 500 000. » (p. 296).
On peut également citer une autre campagne : Le changement climatique est là…, une présentation visuelle au Musées des sciences et de l’innovation du Canada. L’exposition présentait les risques associés au changement climatique aujourd’hui et à l’avenir, en mettant l’accent sur les différents scénarios pour le Canada et sur les raisons pour lesquelles le changement climatique est une menace pour les Canadiens. L’exposition reste accessible en ligne.
L’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador met en place des initiatives et des projets conçus pour encourager l’action pour le climat parmi les Premières Nations. Par exemple, un livre pour enfants publié en anglais, en français, en anishinaabe, en atikamekw, en cri, en innu-aimun, en mi’kmaq et en kanien’kéha explique comment les changements climatiques affectent les communautés des Premières Nations. L’Institut a également organisé un événement de Jeunes ambassadeurs autochtones en 2019 et élaboré un guide (2015) à l’usage des Premières Nations qui souhaiteraient créer leurs propres plans d’adaptation aux changements climatiques.
La 7e Communication nationale (2017) indique que « À l’échelle du Canada, tous les ordres de gouvernement et de nombreuses organisations non gouvernementales ont entrepris une série d’activités pour sensibiliser davantage la population aux changements climatiques et encourager l’action collective. »(p. 13). Les organisations non gouvernementales, les universités et les municipalités mènent un grand nombre des projets mentionnés dans la communication, et beaucoup des exemples cités concernent la sensibilisation à la consommation d’énergie. Le texte indique également que « Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux utilisent fréquemment Internet et les réseaux sociaux comme plateformes pour diffuser des renseignements pertinents sur les programmes et les initiatives à l’égard des changements climatiques. »(p. 13).
II) Changement climatique et accès public à l’information
Les principales structures gouvernementales canadiennes chargées des questions de changements climatiques, Environnement et Changement climatique Canada et Ressources naturelles Canada, ont des sites internet très complets qui permettent aux Canadiens d’avoir accès à l’information. Chaque province et chaque territoire dispose d’un site internet qui rassemble des données et des informations sur le changement climatique dans leurs régions respectives. Ressources naturelles Canada diffuse le bulletin en ligne Nouvelles sur l’efficacité énergétique, qui fournit des renseignements aux entreprises, aux propriétaires immobiliers et à toute autre personne souhaitant faire des économies d’énergie. Sur le site du Plan climatique canadien, le gouvernement fédéral fournit des informations sur son plan climatique, qui, lors de la rédaction de ce profil, portait principalement sur la tarification de la pollution par le carbone et les compensations d’émissions.
Le Centre canadien des services climatiques est l’organisme principal chargé de l’accès à l’information sur les changements climatiques. Le Centre met à disposition des ressources accessibles au grand public, notamment une bibliothèque de ressources climatiques, des informations liées au climat pour faciliter la prise de décision, une ligne directe pour contacter le Centre d’aide des Services climatiques, et des données climatiques. La Répertoire de ressources climatiques rassemble une série de documents sur les politiques climatiques, l’éducation et la sensibilisation provenant de différentes sources, y compris de sources internationales. Le Centre diffuse également le Bulletin des tendances et variations climatiques, une lettre d’information en ligne qui paraît quatre fois par an et traite des dernières nouvelles relatives au changement climatique. Le Centre s’appuie sur le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques (2016), qui accorde une importance considérable à l’amélioration de l’accès à l’information et à la mise à disposition de données climatiques pour tous.
L’Office de l’efficacité énergétique gère le Répertoire principal des programmes d’efficacité énergétique et d’énergies de remplacement au Canada et le Répertoire ÉnerGuide. Ces deux répertoires contiennent des renseignements sur les différents programmes et équipements permettant d’économiser de l’énergie. Le Programme d’étiquetage de l’efficacité énergétique vient soutenir cet effort. L’étiquetage ENERGY STAR est utilisé à l’échelle internationale pour certifier les produits, les maisons et les bâtiments économes en énergie. Les prix Energy Star sont remis chaque année pour récompenser des efforts exceptionnels en matière d’économie d’énergie.
Le Centre canadien de la modélisation et de l’analyse climatique, est une section de la Division de la recherche climatique de Ressources naturelles Canada. Il effectue des simulations et recueille des données sur le climat canadien et mondial. Les données ainsi recueillies sont disponibles gratuitement. Le Centre collabore avec le Programme mondial de recherche sur le climat et assiste le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en réalisant des expériences de modélisation climatique.
Le Rapport Canada, changements climatiques et éducation (2019) souligne que 86 % des Canadiens requièrent davantage d’informations sur le changement climatique, 43 % d’entre eux ayant échoué au test de connaissances sur le changement climatique développé dans le cadre de cette enquête. Le rapport met en évidence une disparité entre la confiance accordée à l’information et les sources d’où celle-ci provient : “Lorsqu’on leur demande quelles sont les sources d’information sur le changement climatique auxquelles ils font le plus confiance, 72% des Canadiens répondent les scientifiques/universitaires ; cependant, les Canadiens tirent la plupart des informations sur le changement climatique des journaux télévisés (54%), des documentaires (48%) et des conversations avec les amis et la famille (47%)” (p. 7).
L’Atlas climatique du Canada est un site internet interactif qui présente des données climatiques sur le Canada, financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et le gouvernement du Canada. Il est hébergé au Centre climatique des Prairies de l’Université de Winnipeg. L’atlas associe « associe la science du climat, la cartographie et les techniques de narration au savoir autochtone, à la recherche communautaire et à la vidéo pour susciter une prise de conscience et encourager à l’action ». (s.d.) Les utilisateurs peuvent consulter les données et utiliser différentes formes de visualisation comme des vidéos ou des cartes climatiques. Le savoir autochtone figure en bonne place sur le site. La santé, le savoir autochtone et la science du climat sont les sujets principaux. Le public cible de l’Atlas sont les citoyens, les chercheurs, les entreprises et les responsables communautaires et politiques.
Données climatiques est un portail de données climatiques consacré au Canada, financé par le gouvernement du Canada et géré par Environnement et Changement climatique Canada, le Centre de recherche informatique de Montréal, Ouranos, le Pacific Climate Impacts Consortium, le Centre climatique des Prairies et HabitatSeven. Il fournit des données sur les secteurs du transport, de l’agriculture, de la santé et du bâtiment. Les utilisateurs peuvent modéliser les effets du changement climatique sur les différentes régions du Canada et en observer les conséquences si aucune mesure n’est prise. Le portail affiche également les données régionales actualisées.
La Carte d’action climatique est une carte interactive qui décrit en détail les initiatives prises par le gouvernement du Canada en matière de changement climatique. L’information qu’elle contient concerne notamment l’énergie propre et renouvelable, les infrastructures pour recharger des véhicules électriques et se procurer du carburant de remplacement, l’efficacité énergétique des résidences et des entreprises, les transports en commun, les investissements dans des collectivités autochtones, les technologies propres conçues au Canada, les sources d’énergie propres pour les communautés rurales et éloignées et le soutien des collectivités pour les aider à s’adapter aux changements climatiques.
La Canadian Broadcasting Cooperation (CBC) diffuse l’émission de radio “What on Earth?” qui aborde différents thèmes liés à la nature. Il s’agit souvent de thèmes en rapport avec le changement climatique, qu’il soit question de faire le point sur les événements météorologiques extrêmes ou de débattre de la politique climatique.
L’accès aux données d’observation de la terre est un sujet majeur et récurrent dans les politiques du Canada en matière de changement climatique. La version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026), le Rapport Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) et la 7e Communication nationale (2017) soulignent tous l’importance de l’accès aux informations provenant des données satellitaires pour faire face au changement climatique. La version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026) utilise « la quantité de données d’observation de la Terre reçues par le Centre canadien de cartographie et d’observation de la Terre et mises à la disposition des Canadiens et des services gouvernementaux essentiels. » (p52) comme indicateur permettant de cartographier l’accès à l’information.
A l’aide du mot-clic #ClimateHero, le Canada invite les gens à partager leurs histoires de climat sur les réseaux sociaux. Ce mot-clic suscite un fort engagement, notamment lors des fréquentes campagnes lancées sur les réseaux sociaux. Il est géré par Environnement et Ressources naturelles.Le compte Twitter d’Environnement et Changement climatique Canada @environmentca est un autre canal de communication sur les réseaux sociaux utilisé par le gouvernement pour mieux sensibiliser le public au changement climatique. Le gouvernement canadien utilise Facebook, Instagram, YouTube, LinkedIn, Flickr et Twitter pour communiquer avec les Canadiens.
III) Changement climatique et participation du public
La plupart des politiques et stratégies du Canada en matière de changement climatique ont été élaborées à partir de consultations publiques et d’autres méthodes de collaboration avec le public, comme des tables rondes et des ateliers. Avant de publier le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques (2016), le gouvernement canadien a lancé le projet Let’s Talk Climate Action (Parlons action pour le climat), un site internet interactif invitant les Canadiens à donner leur avis sur les mesures à prendre face au changement climatique. Ces points de vue ont été recueillis pour nourrir le processus d’élaboration du Cadre. Les stratégies fédérales de développement durable ont également été ouvertes aux commentaires du public, et la sensibilisation des acteurs concernés est « en cours par le truchement de réunions, de webinaires et des médias sociaux », selon la 7 e Communication nationale (2017).
Le Canada souhaite que tous les citoyens puissent participer à l’action pour le climat par le biais de divers projets et initiatives. Le rapport Science du climat 2050 : Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) par exemple, explique comment le Canada se fait le champion de la participation, du savoir et des droits des peuples autochtones dans les discussions internationales sur le climat. Le Canada, de concert avec les Organisations autochtones nationales, a plaidé en faveur de la Plate-forme des communautés locales et des peuples autochtones et de la création du Groupe de travail sur la facilitation à la CCNUCC. La délégation canadienne auprès de la CCNUCC et du GIEC compte des représentants des peuples autochtones. Le Comité mixte sur l’action climatique est conçu pour accroître la participation des Premières Nations au processus décisionnel fédéral en matière d’action climatique.
La Stratégie nationale inuite sur les changements climatiques (2019) a pour objectif de faire participer davantage de peuples autochtones aux discussions sur le changement climatique. Elle précise :
“Les Inuits ont été en grande partie exclus de la participation aux prises de décisions climatiques fédérales, provinciales et territoriales. Afin de veiller à ce qu’ils puissent contribuer de manière significative aux décisions climatiques et améliorer leur accès local aux meilleures données et services climatiques disponibles, ils doivent avoir la possibilité et la capacité d’y participer pleinement. Le renforcement de la capacité, de la coordination et de l’échange de renseignements est nécessaire pour favoriser les prises de décision climatiques tant au sein qu’au-delà de l’Inuit Nunangat par l’amélioration des objectifs de recherche et d’éducation en matière de climat, et en permettant l’utilisation plus efficace des connaissances inuites.”
– Stratégie nationale inuite sur les changements climatiques, 2019, p. 21
Le Canada met également l’accent sur la participation des jeunes en lançant des initiatives pour les inciter à prendre part à l’action pour le climat. Ces initiatives comptent par exemple le Sommet national des jeunes sur le changement climatique en 2016, qui a réuni plus de cent jeunes en personne et un demi-million par sur les réseaux sociaux. On peut également citer un autre projet de mobilisation des jeunes : Action Climatique 150 (2017). Des élèves du secondaire issus de 25 établissements différents ont élaboré des recommandations en matière de changement climatique et ont présenté leurs conclusions au ministre de l’Environnement et du Changement climatique lors d’une assemblée générale virtuelle. Le Conseil des jeunes sur l’environnement et les changements climatiques est une autre initiative clé pour les jeunes, qui permet à ces derniers de dialoguer directement avec le gouvernement.
Le Canada mise aussi sur la prise en compte du genre dans les discussions sur le changement climatique. Le gouvernement a mis en ligne une page de ressources, intitulée Les femmes et les changements climatiques, afin de faire état des divers besoins des femmes et des filles en rapport avec les changements climatiques. Il s’agit notamment d’inclure les femmes dans le processus décisionnel international. Le Canada encourage la participation publique des femmes dans les processus décisionnels en s’assurant de leur présence au sein des délégations présentes aux Conférences des Parties. La version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026) compte parmi ses objectifs l’augmentation de la participation des femmes à l’action environnementale et climatique et préconise, pour ce faire, des campagnes, des projets et des investissements axés sur les femmes et le changement climatique.
La Plateforme canadienne d’adaptation aux changements climatiques est un réseau de réseaux piloté par Ressources naturelles Canada.. La plate-forme compte 14 groupes de travail issus de différents secteurs, qui travaillent de concert avec le gouvernement pour développer des stratégies et des initiatives d’adaptation. Les secteurs concernés comprennent l’exploitation minière, l’énergie et l’évaluation scientifique. La plate-forme organise des webinaires et produit des publications adaptées aux besoins des acteurs concernés, telles que le document S’adapter aux changements climatiques : une introduction à l’intention des municipalités canadiennes (2010).
Une initiative qui a permis d’accroître la participation et la sensibilisation du public a été le dialogue Génération Énergie qui s’est déroulé sur 6 mois en 2017. Grâce à des sondages, des enquêtes et des dialogues avec les citoyens, plus de 380 000 personnes ont participé à une discussion inclusive sur l’avenir des énergies à faible teneur en carbone au Canada. La question primordiale posée était la suivante : « Quels sont les valeurs et les principes que les Canadiens chérissent le plus et qui devraient guider leur avenir énergétique? » (p. 4). Les résultats ont alimenté les politiques et stratégies du Canada en matière de changement climatique.
Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques (2016) souligne que le gouvernement canadien collabore avec les provinces de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador pour surveiller le changement climatique de façon performante et mieux prendre en compte les initiatives liées au changement climatique dans le processus décisionnel.
La 7e Communication nationale (2017) souligne le rôle essentiel joué par les organisations non gouvernementales dans la communication et l’éducation au changement climatique au Canada. La communication mentionne l’Institut Pembina, un groupe de réflexion qui recherche « des solutions énergétiques durables dans le cadre de ses activités de recherche, d’information, d’expertise-conseil et de défense des intérêts. » (2017, p. 300). La communication présente également l’Institut pour l’intélliProspérité, qui s’intéresse aux partenariats public-privé permettant de bâtir une économie plus propre. L’Institut pour l’intélliProspérité a été fondé « par des chefs d’entreprises canadiens et des leaders de centres d’études, de syndicats, des peuples autochtones, des jeunes et des organismes non gouvernementaux afin de faciliter la transition du Canada vers une économie verte. »(2017, p. 300). Parmi les organisations non gouvernementales qui travaillent activement dans le domaine de la communication et l’éducation au changement climatique (mentionnés dans la communication et dans d’autres documents de politique fédérale), on peut également citer L’éducation au service de la Terre, ICLEI Canada, et la Fédération canadienne des municipalités par le biais de son programme Municipalités pour l’innovation climatique.
Les Contributions déterminées au niveau national mises à jour (2021) précise que : « Grâce à toute une diversité d’expériences et de connaissances uniques liées à l’environnement et aux changements climatiques, les voix des femmes autochtones, des jeunes, des aînés, des 2SLGBTQQIA et des personnes handicapées sont un élément essentiel du leadership et de l’action en matière de climat. »(p. 7).
SUIVI ET ÉVALUATION
I) Suivi à l’échelle du pays
Le Canada dispose d’un large éventail de mécanismes de surveillance et d’évaluation des changements climatiques, même si peu d’entre eux mettent spécifiquement l’accent sur la communication et l’éducation. Les indicateurs les plus souvent cités comme référence pour les politiques canadiennes sur le changement climatique sont publiés par le programme des indicateurs de durabilité de l’environnement, qui fait partie d’Environnement et Changement climatique Canada. Les indicateurs de changement climatique sont principalement mesurés en fonctions des gaz à effet de serre, de la pollution de l’eau et de la faune. Néanmoins la version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022-2026) utilise ces indicateurs pour les Objectifs de développement durable (ODD) 4 et 13. La stratégie a pour but :
“D’ici 2026, d’augmenter le nombre annuel de Canadiens qui accèdent à de l’information sur la durabilité de l’environnement par le site web des Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement et par le portail du Cadre d’indicateurs canadien, le faisant passer de la valeur de référence de 239188 visites en 2020 à 260 000 visites.”
– Stratégie fédérale de développement durable , 2022–2026, p. 186
Le version préliminaire de la stratégie comprend un large éventail d’indicateurs que le Canada souhaite atteindre d’ici 2026. Les objectifs et indicateurs en matière de communication et d’éducation au changement climatique comprennent :
“D’ici 2026, augmenter le nombre de Canadiens qui accèdent à de l’information climatique par les portails du Centre canadien des services climatiques par rapport à la valeur de référence de 200815 visites sur les portails en 2021.
Faire en sorte que le Canada occupe l’un des 10 premiers rangs de l’OCDE pour l’impact relatif des citations (IRC) en sciences naturelles, génie et sciences de la vie d’ici 2025.
Compter 175 000 étudiants en sciences, technologie, génie et mathématiques (STGM) diplômés au Canada d’ici décembre 2025.
Proportion d’organisations municipales qui ont pris en considération l’adaptation aux changements climatiques dans leur processus décisionnel.”
– Stratégie fédérale de développement durable, 2022–2026, p. 186-197
Le Cadre d’indicateurs canadien (CIC) pour les objectifs de développement durable est le principal portail canadien permettant de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des ODD. Lors de la rédaction de ce profil, aucun indicateur ne concernait l’ODD 4.7, mais l’indicateur de mesure de l’ODD 13.3.1 était la “Proportion d’organisation municipales qui ont pris en considération l’adaptation aux changements climatiques dans leur processus décisionnel”. Les données utilisées pour cet indicateur proviennent de Statistique Canada et d’Infrastructure Canada. Lors de la réalisation de ce profil, il nous a été impossible de trouver d’autres informations relatives au statu de cet indicateur.
Statistique Canada est la source principale de statistiques du gouvernement fédéral du Canada, notamment en matière d‘éducation.. Lors de la réalisation de ce profil, aucune information sur l’éducation au changement climatique n’était disponible sur le portail de données. Néanmoins, Statistique Canada recense un grand nombre d’indicateurs liés à la protection de l’environnement, notamment à l’air et au climat.
Le Programme pancanadien d’évaluation est une évaluation diagnostique conçue pour déterminer si les élèves de quatrième atteignent les mêmes niveaux de performance dans les disciplines fondamentales que sont la lecture, les mathématiques et les sciences partout au Canada. Ce Programme a été développé par le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada. Le rapport de 2019 ne faisait pas mention du changement climatique. Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada utilise le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour comparer les résultats obtenus par les élèves de 15 ans au Canada avec ceux d’autres pays. Les conclusions de l’enquête PISA 2018 au Canada montrent que 45 % des élèves canadiens ont des connaissances sur le sujet du changement climatique et du réchauffement de la planète et estiment pouvoir offrir une explication générale à leur sujet, et que 42 % des élèves canadiens affirment pouvoir expliquer correctement le changement climatique. Le rapport PISA a établi que les variations du niveau de connaissances des élèves d’une province à l’autre étaient minimes.
Le gouvernement du Canada réalise plusieurs autres enquêtes pour mesurer la sensibilisation au changement climatique. Par exemple, selon la version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable (2022- 2026) les recherches menées par Environnement et Changement climatique Canada révèlent« une augmentation des connaissances et une sensibilisation relativement à des sujets comme les changements climatiques, l’environnement et la conservation de la nature; une amélioration de la perception que les actions individuelles ont un impact positif sur les changements environnementaux; et une augmentation des mesures prises pour contribuer à lutter contre les changements climatiques, à conserver la nature et à obtenir un environnement plus propre et plus sûr. » (p.47) Lors de la rédaction de ce profil, l’enquête mentionnée dans ladite Stratégie n’était pas accessible au public.
Le Programme de surveillance du climat dans les collectivités autochtones est un programme d’une durée de 10 ans lancé en 2018. Dans le cadre des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, le programme reçoit chaque année US$4,6 millions (6 millions de dollars canadiens) pour financer des projets menés par les communautés elles-mêmes dans le but de mesurer les effets des changements climatiques sur les communautés et les territoires autochtones. Le programme permet également d’accéder à des outils et à un ensemble de bonnes pratiques, d’améliorer la collaboration et la coordination des initiatives et de soutenir la participation des autochtones à la supervision de projets financés dans le cadre du programme consacré à la communication et à l’éducation.
Science du climat 2050: Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques (2020) prévoit que
“Une collaboration accrue avec les communautés et les organisations autochtones dans le cadre des projets de surveillance permettra d’améliorer la qualité et la quantité des données recueillies, compte tenu notamment de la nature critique et unique du savoir détenu par les peuples autochtones concernant leur environnement local et les effets des changements climatiques. Les activités scientifiques communautaires peuvent également fournir des données de surveillance tout en renforçant l’éducation, la sensibilisation et l’engagement afin de donner aux individus les moyens d’agir sur les changements climatiques.”
– Science du climat 2050: Faire progresser la science et le savoir sur les changements climatiques, 2020, p. 40
Le rapport Science du climat 2050 préconise en outre une surveillance accrue des changements climatiques au Canada globalement et notamment en ce qui concerne les réactions des collectivités locales confrontées à des événements climatiques extrêmes.
Si l’on considère la population canadienne dans son ensemble, le rapport Canada, changements climatiques et éducation (2019) a démontré que 79 % des Canadiens se disent préoccupés par le changement climatique. Pourtant, “Alors que 51 % des Canadiens estiment être bien informés au sujet du changement climatique, seuls 14 % ont répondu correctement à 8, 9 ou 10 questions sur 10 portant sur des connaissances élémentaires à ce sujet. 86% ont indiqué qu’ils avaient besoin de plus d’informations en matière de changement climatique”. (p. 7). Cela révèle un écart considérable entre la prise de conscience et les connaissances.
II) Suivi de projet MECCE
Le Projet de suivi et d’évaluation de la communication et de l’éducation au climat (MECCE) n’a pas été en mesure d’évaluer le Cadre national des programmes d’études et le Plan sectoriel de l’éducation du Canada afin d’y relever les références au « changement climatique », à « l’environnement », au « développement durable » et à la « biodiversité », car l’éducation est une compétence relevant des provinces au Canada et qu’il n’existe donc aucun cadre ou plan fédéral global.
Cette section sera mise à jour au fur et à mesure du développement du projet MECCE.
Ce profil a été revu par :
Geneviève Therriault, Professeur titulaire, Titulaire de la Chaire en éducation à l’environnement et au développement durable, Université du Québec à Rimouski (UQAR)
Patrick Charland, Professeur titulaire, cotitulaire de la Chaire UNESCO de développement curriculaire, UQAM, Qc
Liliane Dionne, Professeure titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa
Kaia Counter, Point Focal ACE
Ellen Field, Professeure adjointe, Faculté d’éducation, Université Lakehead
Sylvie Duong, Analyste principal, Conseil des ministres de l’Éducation, Canada
Brennen Jenkins, Gestionnaire, Initiatives stratégiques, Conseil des ministres de l’Éducation, Canada
Adolfo Agundez-Rodriguez, Professor, Faculty of Education, University of Sherbrooke, Canada